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5 informations incontournables à savoir sur l'aquaponie

Dernière mise à jour : 22 avr.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'aquaponie n'a rien à voir avec les poneys aquatiques. Et oui, parce que l'aquaponie c'est une méthode de culture. Elle est de plus en plus utilisée notamment pour pratiquer l'agriculture urbaine.


Allez, c’est parti pour tout savoir sur la culture aquaponique !



1 - Définition de l'aquaponie


Commençons par le commencement, savez-vous ce qu'est l'aquaponie ? En fait c'est la mise en relation de trois écosystèmes qui dépendent les uns des autres :

  • des poissons 🐟

  • des bactéries 🦠

  • et des plantes ! 🌱


Pour être plus précis, il s'agit d'un système vertueux entre l'élevage de poissons et la culture de plantes. Imaginez, vous avez d'un côté un bassin avec des poissons. Ces poissons sont nourris, et ils vont produire des déjections qu’on va retrouver dans l’eau, jusque là rien de neuf. Cette eau va ensuite être filtrée par des bactéries qui vont jouer un rôle de important, comme dans une station d'épuration. Elles vont alors digérer l'amoniac présent dans les déjections des poissons en une solution nutritive qui va être assimilable pour les plantes. Une fois cela fait, l'eau est acheminée par un système hydropique jusqu'à de grands bacs d'eau placés sous serres. Dans ces bacs, flottent des sortes de radeaux en polystyrène agréés pour l’agroalimentaire sur lesquels on trouve des plantes . Oui, vous m'avez bien entendue ! Un trou laisse passer leurs racines qui trempent directement dans l'eau et non dans la terre comme on en a l'habitude. Elles se nourrissent alors de la solution nutritive qui vient des déjections des poissons. Et c'est là que ça devient magique ! En se nourrissant, elles nettoient l'eau qui va pouvoir repartir aux poissons ! Et ça repart pour un tour ! C’est une culture dans un système fermé, où l’eau circule en permanence !




2 - Les productions en aquaponie


Mais que peut-on bien produire en trempant des racines dans de l'eau ? Et bien beaucoup de choses ma petite dame ! En tout cas, tout un tas de légumes, de feuillus et d’aromates. Citons par exemple,  les tomates, les salades, les blettes, les épinards, mais aussi de la ciboulette, du persil  ou du basilique.

Par contre évidemment, impossible de faire pousser les légumes qui se développent habituellement sous terre comme la pomme de terre ou les carottes. On peut pas faire des miracles non plus !


3 - Les avantages


La production en aquaponie présente de nombreux avantages :

  • Elle assure une meilleure gestion des ressources en eau puisque cette dernière évolue en circuit fermé, on économise jusqu’à 90% d’eau pour une production similaire versus la terre 

  • On peut cultiver toute l’année en respectant le cycle des saisons, en serre non chauffée 

  • On cultive sans produit phytosanitaire ni antibiotique car c’est un circuit fermé ! L’eau contiendrait des molécules qui seraient nocives pour les poissons. 

  • C'est un système productif. On peut produire de manière intensive beaucoup de quantités sur de petites surfaces et le tout sans produits phytos.

  • Enfin, on produit en aquaponie des légumes ET du poisson !



4 - Les inconvénients


Alors l'aquaponie, solution magique ? Non, comme toujours, il y a quand même quelques inconvénients !

  • L’aquaponie demande un fort investissement financier au départ, les structures sont coûteuses que ce soit les serres ou la mise en place et la connexion des trois écosystèmes de poissons, plantes et bactéries

  • Ce type d’agriculture est complexe, il faut maîtriser deux domaines : l'élevage et la culture. Et pour que le système fonctionne, tout est une question d’équilibre, il faut être très vigilant et gagner en expérience pour mettre en place les bonnes actions au bon moment. Tout ceci demande de la main d'oeuvre avec un savoir-faire bien spécifique

  • Aquaponie ne veut pas dire absence de maladie ! Ici la maîtrise du climat sous serre est importante mais comme toute production sans phyto elle est exposée aux champignons et aux maladies 

  • On ne produira pas tout en aquaponie : certaines cultures légumières ont des cycles trop longs et ne sont ni rentables ni pertinentes sur ce type de culture (le chou, les courges par exemple). Même si le système est productif les surfaces sont petites donc même si elle y participe, elle ne résoudra pas à elle seule le gros sujet de notre souveraineté alimentaire. 


5 - Une solution pour nourrir les villes




Enfin dernière info, l'aquaponie s'intègre complètement dans le courant de l'agriculture urbaine. Vu qu'il n'y a pas besoin de terres et que le système est productif sur de petites surfaces, de nombreuses fermes aquaponiques sont situées à périphérie des grandes villes. Citons par exemple Les nouvelles fermes, deux fermes aquaponiques proche de Bordeaux, menées entre autre par Laura Gaury et ses associés, avec qui j'avais enregistré un épisode du Podcast. Je vous mets le lien vers l'épisode dans la description si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet !




Sachez qu'en moyenne, le degré d'autonomie alimentaire des 100 premières villes françaises est de 2%. Ca fait peur hein ?On gagnerait donc à développer des solutions pour que les villes produisent un minimum par elles-mêmes et l'aquaponie s'inscrit bien dans ce courant.



Pour en savoir plus, découvrez le podcast La Clé des Champs :


Écouter l'épisode avec Laura Gaury, fermière urbaine dans une ferme aquaponique située à côté de Bordeaux (Lormont) :





Si vous souhaitez vous immerger au cœur de l'agriculture française, venez écouter le podcast de La Clé des Champs dans lequel Louise Lesparre part à la rencontre des agriculteurs pour échanger avec eux sur leur quotidien.



À très vite !


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